Dans l'optique de basculer dans le monde Harley, je suis parti essayer la fameuse Low Rider, nouveau modèle arrivé en cette année 2014, inspiré de celui des années 70. Je ne cherchais pas spécialement à tester ce modèle en particulier, je voulais surtout goûter à la famille des Dyna et des Softails pour bien comprendre leurs différences. Le Low Rider fait partie des Dyna, avec son moteur 103 disons "brut", contrairement au 103B qui équipe la famille des Softail, qui lui est équipé de balanciers d'équilibrage pour gommer une grosse partie des vibrations.
Bref le Low Rider, c'est donc une moto avec de bonne grosses vibrations, mais dans le bon sens du terme, des vibrations dans le sens ou ça bouge à chaque coup de piston, pas dans le sens vibromasseur désagréable. Malheureusement l'essai était court, environ 20 minutes, et sur des routes pas très rigolotes (zones limitées à 70 km/h et agglomération. Je ne vais donc pas pouvoir rentrer dans les détails, mais néanmoins j'ai pu me faire un bonne idée du truc.
Tour du propriétaire
Je dois avouer que quand Harley a présenté cette machine sur photo, je ne la trouvais pas exceptionnelle. Mais c'est aussi le cas de plein de modèles de la gamme, alors que quand on va les voir en vrai dans la concession, c'est tout autre chose. Donc pour les hésitants, allez sur place, vous pourriez carrément avoir un coup de coeur inattendu ! Bref revenons à la Low Rider... J'ai apprécié la qualité de finition globale de l'ensemble avec ce qu'il faut comme chromes mais sans trop en rajouter. J'aurais toutefois aimé que les câbles passent dans le guidon, ça aurait apporté un gros plus en terme de finition... mais il faut aussi faire vivre l'aftermarket et vendre des accessoires... L'arrière est très bas par rapport à l'avant mais on ne tombe pas dans l'effet chopper, donc ça reste assez harmonieux même si j'ai tendance à préférer les machines un peu ramassées.
Je note que la machine est équipée d'un double disque à l'avant, ce qui n'est pas le cas de toute la gamme Harley et que le silencieux est un 2 en 1. Dommage ! Un 2- en 2 c'est tellement plus beau... m'enfin ça c'est l'une des première choses qui se change lorsque l'on achète une Harley, et c'est aussi une question de goût. Je note également un ensemble compteur et compte tour superposés. Le compte tout du coup est très bas, donc il faut largement quitter les yeux de la route pour le lire. Et on a beau dire ce qu'on veut, genre pas besoin d'un compte tour sur une Harley, ben moi il m'a été bien utile pour assimiler un peu la bête. Je note également la jauge placée sur le réservoir, un bon point ! Perso, même si je connais bien ma moto et que je sais combien de km je vais faire avec un plein, c'est un vrai plus au quotidien que d'avoir une jauge sous les yeux. Enfin, le petit cadran digital donnent quelques infos en plus des trips (on fait défiler avec le commodo gauche). Rien de transcendant, et pas super pratique à lire à vrai dire.
Pas besoin de clé pour démarrer, on garde le transpondeur dans la poche et la moto le détecte à proximité. eh oui, une Harley sait être moderne ! Il n'y a donc qu'a s'asseoir, contact, moteur !
En route
Je m'en doutais, le fameux "potato-potato" que l'on retrouvais sur les moteurs à carbus d'il y a quelques années n'est plus là. On peut bien sûr s'en rapprocher en mettant les pots US qui vont bien, mais n'espérez pas descendre le ralenti à 600 tr/mn sur une moto injectée (techniquement ça doit être faisable, mais le moteur ne va pas du tout apprécier). Néanmoins la patte Harley reste présente et le son est caractéristique dès que l'on met du gaz. Les vibrations propres à la famille Dyna sont bel et bien là, ce qui contribue grandement au charme de la bête. L'embrayage est un peu dur comparé à ma Guzzi, et la première verrouille bien mais ça reste un ensemble boite + embrayage assez viril. Les premiers tours de roue sont surprenants, autant j'ai bien senti le poids en relevant la machine de sa béquille, autant il se fait tout de suite oublier dès les premiers mètres. J'avais déjà lu ça dans la presse sur plusieurs modèles de la gamme et c'est réellement flagrant. Alors bien sûr ce n'est pas une ballerine, mais la prise en main reste assez aisée. Il faudra tout de même faire attention au frein moteur important. D'ailleurs quel plaisir de retrouver un frein moteur digne de ce nom ! La guzz en a déjà pas mal par rapport à ce qui se fait actuellement, mais il reste néanmoins un peu gommé par le système CARC. Ici quand on relâche en première, c'est simple la moto s'arrête. C'était d'ailleurs le point le plus délicat : dans les petit rond point serrés, les gaz étaient difficiles à gérer mais c'est surtout une question d'habitude (peut être que ça passait en 2ème d'ailleurs).
Sur les partie plus roulantes, c'est la que le compte tour m'a été utile. A 70 km/h, je me suis vu à 2500-2700 tr/mn. Je me suis dit "zut c'est pas comme ça qu'il faut faire". Allez zou, un rapport de plus pour aller à 2000 et la moto ne bronche pas. Je ralenti pour voir jusqu'où ça peut descendre, et il faut dire que sous 2000 tours, les vibrations sont très très présentes alors que le moteur peut repartir sans souci à 1500. Moi qui pensais aimer le Dyna pour ces grosses vibrations justement, j'ai trouvé que c'était trop et que ça m'empêchait de réellement apprécier la mécanique. Je nuance tout de même cette impression, car la machine n'avait que 400 km et je n'ai pas pu beaucoup rouler avec. Néanmoins à ce niveau, j'ai préféré la Fat Boy que j'ai testé juste après, avec son moteur équipé de balanciers (j'aurais pourtant cru l'inverse avant d'arriver à la concession). Bref je ne m'arrête pas sur cette idée, et il faudra que j'essaie d'autre modèles Dyna pour mieux me rendre compte, car ce coté vibratoire peut potentiellement être agréable comme il pourrait être fatiguant sur longs trajets.
Coté partie cycle, comme je l'ai dit, l'essai n'était pas propice à la tester réellement. Toutefois la prise en main était facile et basculer d'un angle à l'autre en rond point ne m'a pas posé de problème. La moto semble plutôt confortable, mais on est pas non plus sur un cruiser. Des pieds un peu plus avancés et les bras moins hauts auraient rendus je pense cette moto plus propice au voyage. M'enfin il y a d'autres modèles pour ça. Le freinage à double disque est suffisamment efficace et mordant. La différence est flagrante avec le Fat Boy et son simple disque à l'avant qui du coup paraît un peu léger. Il parait qu'un Harley se freine avec le frein arrière. La pédale était assez dure et je n'ai pas vraiment testé le truc... je dois dire que le frein moteur contribue grandement à ralentir la machine et il est clair qu'on ne doit pas changer souvent les plaquettes !
Pour conclure
C'est qu'on aurait vite fait de tomber amoureux de ce genre de machine. Alors esthétiquement le Low Rider n'a pas ma préférence, mais quand même, le charme HD a bien opéré, peut être même encore plus avec l'essai du Softail après. Bref maintenant j'ai envie d'aller essayer d'autre modèles, coté Dyna, un Fat Bob de préférence rôdé me tenterait bien histoire de voir ce que ça donne et confirmer ou pas mes premières impressions, en particulier les grosses vibrations sous 2000 tours. En tout cas je m'apprête à faire plusieurs essais d'ici à l'été, donc la partie Harley de ce blog va vite se remplir !