Depuis plusieurs décennies, la famille « Z » occupe une place particulière dans le cœur des motards. La Z1000 avait marqué les esprits par son design radical et son tempérament brut, avant de disparaître progressivement du catalogue. En 2026, Kawasaki ravive cette flamme en dévoilant la nouvelle Z1100, un modèle qui se veut à la fois hommage au passé et projection dans l’avenir. Plus qu’une simple évolution, il s’agit d’une véritable renaissance, avec un moteur de 1 099 cm³, des équipements technologiques de pointe et un design encore plus expressif.
La philosophie « Sugomi », terme japonais désignant la présence intimidante et l’aura animale qui émane d’une machine, est au cœur de cette nouvelle Z1100. Chaque détail a été travaillé pour donner une impression de puissance, de tension et de mouvement, même lorsque la moto est immobile. Avec ce modèle, Kawasaki cherche clairement à réaffirmer sa suprématie dans le segment des supernakeds à moteur atmosphérique.
Un moteur quatre cylindres taillé pour la route et les sensations
Sous son habillage acéré, la Kawasaki Z1100 cache un bloc quatre cylindres en ligne de 1 099 cm³, refroidi par liquide et doté d’une distribution à double arbre à cames en tête. Ce moteur développe environ 136 chevaux à 9 000 tr/min et délivre un couple généreux de 113 Nm à 7 600 tr/min. Ces chiffres traduisent parfaitement la philosophie de la machine : une puissance suffisante pour se mesurer à n’importe quel roadster sportif de la catégorie, mais surtout un couple abondant pour assurer des reprises franches à bas et moyen régime.
Contrairement à certains moteurs qui demandent d’être constamment cravachés pour exprimer leur potentiel, celui de la Z1100 a été optimisé pour offrir du plaisir dans toutes les situations. Les ingénieurs ont retravaillé les arbres à cames, les conduits d’admission et la gestion électronique pour privilégier une réponse plus pleine et plus progressive. Même le volant d’inertie a été alourdi afin de lisser la courbe de puissance et d’améliorer l’agrément à bas régime. Le résultat, c’est une moto qui sait se montrer docile en ville ou sur route tranquille, mais qui déploie toute sa rage dès que l’on ouvre franchement la poignée.
La transmission à six rapports bénéficie d’un embrayage assisté et anti-dribble, garantissant des passages de vitesses fluides et une meilleure stabilité lors des rétrogradages musclés. Un quickshifter bidirectionnel vient compléter l’équipement, permettant de monter et descendre les rapports sans embrayer, pour une conduite plus sportive et immersive.
Un châssis moderne pour un comportement affûté
La Z1100 repose sur un cadre double poutre en aluminium, conçu pour allier rigidité et légèreté. Avec un empattement de 1 440 mm, la moto offre un bon compromis entre stabilité à haute vitesse et agilité dans les enchaînements de virages. L’ensemble affiche un poids de 221 kg tous pleins faits, ce qui reste contenu pour une machine de cette catégorie, même si cela demande une certaine habitude lors des manœuvres à basse vitesse.
La suspension avant est confiée à une fourche inversée Showa de type SFF-BP, réglable en précharge, compression et détente. À l’arrière, on retrouve un amortisseur monté en disposition horizontale, avec un réglage en précharge et en détente. Cette configuration garantit une réponse précise et un confort suffisant pour un usage quotidien. Sur la version SE, Kawasaki a encore relevé le niveau en installant un amortisseur Öhlins S46 avec réglage de précharge déporté, permettant d’ajuster facilement la moto en fonction du type de route ou du style de conduite.
Le freinage n’est pas en reste, avec deux disques de 310 mm à l’avant, pincés par des étriers radiaux Brembo monobloc à quatre pistons, et un disque arrière de 260 mm associé à un étrier simple piston. L’ensemble, couplé à un ABS moderne géré par une centrale inertielle, offre une puissance de freinage impressionnante tout en maintenant une grande sécurité, même en virage.
L’électronique au service de la maîtrise
Comme la plupart des modèles haut de gamme actuels, la Kawasaki Z1100 2026 bénéficie d’une électronique embarquée extrêmement complète. Une centrale inertielle IMU à six axes permet de gérer de manière fine l’ensemble des aides au pilotage. Le contrôle de traction, le freinage ABS, la gestion du frein moteur et même le wheeling control sont sensibles à l’inclinaison, ce qui assure un niveau de sécurité optimal sans dénaturer le plaisir de conduite.
Le pilote peut choisir entre plusieurs modes de conduite : Sport, Road, Rain et Rider. Ce dernier est entièrement personnalisable et permet d’adapter la réponse de l’accélérateur, le niveau d’intervention du contrôle de traction et la puissance délivrée. Grâce à la commande électronique des gaz, la moto répond avec précision et fluidité, et intègre de série un régulateur de vitesse qui sera particulièrement apprécié lors des longs trajets autoroutiers.
L’instrumentation repose sur un écran TFT couleur de 5 pouces, connecté au smartphone via l’application Rideology. Le motard peut ainsi accéder à de nombreuses informations : notifications, appels, musique, mais aussi navigation étape par étape et gestion de ses statistiques de roulage. L’interface est moderne, claire et parfaitement intégrée dans l’esprit technologique de la moto.
Un style affirmé : la quintessence du Sugomi
Dès le premier regard, la Kawasaki Z1100 impose sa présence. Le design est acéré, tendu, presque agressif. La face avant, avec son double optique LED au regard menaçant, semble prête à bondir. Les lignes du réservoir et du carénage minimaliste accentuent la tension visuelle, tandis que le sabot moteur redessiné avec des ailettes renforce encore la musculature de l’ensemble.
Kawasaki a également revu l’ergonomie. Le guidon est plus large de 22 mm et avancé de 13 mm par rapport à la génération précédente, ce qui permet une position de conduite plus engagée sans devenir inconfortable. La selle, placée à 815 mm, reste accessible à une grande majorité de pilotes et offre un bon compromis entre sportivité et confort au quotidien.
La finition est irréprochable, avec des peintures métalliques et des détails qui traduisent le soin apporté par la marque. La version standard est proposée en Ebony / Metallic Carbon Gray, tandis que la version SE bénéficie d’une livrée spécifique Metallic Matte Graphenesteel Gray, encore plus valorisante.
Versions et positionnement
Kawasaki décline sa nouvelle Z1100 en deux versions. La version standard propose déjà un équipement riche et des performances de tout premier plan. Pour les passionnés qui veulent aller encore plus loin, la version SE ajoute des suspensions Öhlins, des étriers Brembo haut de gamme et des durites aviation, pour une précision et une constance de freinage accrues. Cette déclinaison premium s’adresse aux pilotes exigeants, amateurs de sensations fortes et de composants haut de gamme.
En termes de tarif, la Z1100 se positionne à partir de 11 999 euros , tandis que la SE atteint 13 799 euros. La stratégie de Kawasaki est claire : proposer une alternative crédible face aux Yamaha MT-10, Honda CB1000R et Suzuki GSX-S1000, tout en se démarquant par son identité visuelle et son caractère moteur.
Consommation et usage quotidien
Kawasaki annonce une consommation moyenne de 5,6 litres aux 100 km, ce qui reste raisonnable compte tenu de la puissance et du gabarit de la moto. Avec un réservoir de 17 litres, l’autonomie théorique dépasse les 300 km, mais en usage sportif il faudra compter sur une autonomie plus réduite.
En ville, la Z1100 demande un peu d’habitude en raison de son poids et de son large guidon, mais le moteur souple et la position de conduite relativement naturelle permettent de s’en sortir sans difficulté. Sur route sinueuse, la moto révèle tout son potentiel : elle se montre stable, précise et surtout incroyablement vivante, avec un moteur qui pousse fort dès les mi-régimes. Sur autoroute, le régulateur de vitesse apporte un réel confort, même si l’absence de protection aérodynamique typique des nakeds limite l’agrément à haute vitesse prolongée.
Forces et points à surveiller
La Kawasaki Z1100 séduit avant tout par son moteur expressif, sa dotation électronique complète et son design percutant. Elle combine puissance, couple et maîtrise, le tout avec une identité très forte. Le confort d’utilisation, la qualité des suspensions et la richesse des équipements en font une moto qui sait s’adapter à différents profils de pilotes, du passionné de conduite sportive au motard qui recherche une machine valorisante pour ses trajets du quotidien.
Cependant, il convient de noter quelques limites. Avec ses 221 kg, la Z1100 n’est pas la plus légère de sa catégorie et demandera de l’anticipation lors des manœuvres à basse vitesse. Sa consommation peut grimper en conduite sportive, et son tarif, surtout dans la version SE, la place face à des concurrentes redoutables. Enfin, comme toutes les grosses cylindrées, elle sera soumise à des coûts d’assurance et d’entretien plus élevés.
Conclusion : une supernaked pleine de caractère
La Kawasaki Z1100 2026 marque un retour remarqué et assumé dans le segment des roadsters sportifs de grosse cylindrée. Elle s’impose par sa personnalité forte, son moteur généreux, sa partie-cycle moderne et son arsenal électronique de haut niveau. Avec son design Sugomi, elle ne laisse personne indifférent et s’adresse aux motards qui recherchent à la fois des sensations et une identité affirmée.
Face à une concurrence toujours plus affûtée, la Z1100 a les arguments pour séduire un large public. Elle se pose comme une alternative crédible et passionnante aux références du marché, tout en offrant cette touche d’exclusivité et de caractère qui fait la réputation de Kawasaki. Pour les amateurs de sensations fortes et d’authenticité mécanique, il ne fait aucun doute que la Z1100 2026 deviendra l’une des stars des prochaines saisons.