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Par diverses sources, j'ai entendu du bien, mais aussi beaucoup de mal sur la nouvelle Buell motorisée par Rotax, devant permettre à la marque d'acquérir un réel statut sportif.

Les Buellistes purs et durs, notamment, ont littéralement descendu cette moto de part son design (en dehors des sentiers battus, j'en conviens) mais aussi de part l'abandon du V-Twin culbuté faisant partie de la marque depuis ses débuts il y a 25 ans.

Ainsi, je contacte ATS Bastille pour un essai. Cette machine m'intrigue et il est temps de me faire ma propre opinion. En outre, Buell vient de sortir un modèle en blanc à la manière des 1ères XB9R.... largement plus belle selon moi que le modèle noir de lancement, qui est celle que j'ai essayé.

 

Démarrage

Démarrage de la machine: pas de tremblement, ça change par rapport à mon XB, mais pas de surprise: le "Hellicon" développé par Rotax pour Buell rappelle légèrement le V60 Magnésium des Aprilia. Le bruit au ralenti s'avère plus chouette que ce que je pensais, meme si le silencieux d'origine n'a pas l'air de servir la bande-son.

Une simple pression (courte) sur le starter et le moteur se met en marche. Courte pression car l'électronique gère le reste. Le cadran est complet, même si le design laisse, selon moi, à désirer. Un témoin "cold" s'affiche tant que le moteur n'est pas à température. Trip total,partiel 1 et 2, température extérieure, Kms jusqu'à prochaine révision, conso instantanée et conso moyenne sont au menu.

Buell 1125R vue avant droit

Moteur

L'embrayage est très progressif. C'est assez perturbant pour moi qui suis habitué au XB et à un embrayage ultra-réactif. Un parcours dans Paris pour rejoindre l'autoroute me permet d'apprécier la maniabilité de la machine. La position est agréable, en appui sur les bracelets, mais pas trop non plus. La selle est confortable également. L'angle de braquage me parait plus important que sur le XB, ce qui facilite les manoeuvres. 

La boite de vitesses est un modèle du genre, bien plus agréable que sur le XB, la course du levier est courte, les vitesses se verrouillent sans soucis, ça n'a rien à envier à Suzuki par exemple. Quand la route se dégage un peu plus, j'ouvre et me rend très rapidement compte que ce moulin est une tuerie. Que les amateurs de couple soient prévenus: cette machine n'a rien à envier à une XB12 niveau "coup de pied au derche". La différence se fait dans les mi-régimes, où la 1125R fait preuve d'une puissance hors du commun, ça pousse sans discontinuer. Je n'irais pas jusqu'aux hauts régimes, la moto étant encore faiblement kilométrée, mais je peux vous promettre que ça arrache sévère. C'est plus rempli qu'un XB ou qu'un Speed triple 1050 à mi-régime et ça me plait énormément 

Chaque rotation de poignée se traduit par un bond en avant, pourvu que l'on ait dépassé le stade des 2.500 tours et les hoquets du gros Twin autrichien. Pas du tout de problème d'à-coups à l'injection, tout se passe de façon (très relativement) linéaire et je sens tout de suite la pistarde en puissance. Le moteur est la 1ère grosse claque de cet essai

 

Partie Cycle

La 2ème est la partie-cycle. Jusqu'ici, le XB avait la meilleure partie-cycle que j'ai essayé sur une moto, celle du 1125R est encore plus rigide et précise. La moto se conduit uniquement au regard, mais il faut tout de meme avoir un peu d'expérience pour ne pas se faire peur. Elle se conduit un peu à la manière Ducati, avec pas mal d'accompagnement, mais les courbes rapides se négocient à la vitesse que l'on veut: un vrai rail!

Connaissant un peu le mode d'emploi des Buells (conduire avec le bassin, appui sur les pieds...) je me régale. Les passages sur bosses ne posent pas de problèmes de stabiité de trajectoire, c'est beaucoup moins le cas sur le XB. Les suspensions offrent un feeling génial et le train avant est un scalpel: il s'agit bien d'une nouvelle génération de Buell. L'ancien ingénieur chassis Eric Buell n'a pas raté sa copie. 

La 3ème (et non des moindres) claque est le freinage: les étriers 8 pistons ne rigolent pas, mais alors pas du tout... ça déborde de puissance tout en conservant un feeling exemplaire. Bien meilleur que sur la XB, d'ailleurs, les nouvelles générations de XB adopteront ce freinage dès 2009.



Au chapitre des moins, je donnerais 2 catégories :

1) Les vrais défauts

  • Bruit de l'échappement d'origine: lorsqu'on sort d'un XB avec filtre, pot et compagnie, ça fait bizarre.
  • Pousse-au-crime né: une rotasse du poignet et c'est la timbale en moins de 2
  • Conso: 9,2 litres de conso moyenne!!! au prix de l'essence désormais, une vraie fausse note. Peut être cette conso baisse-t-elle après la totalité du rodage, mais bon...
  • Ca chauffe!!! grave de chez grave, l'air chaud arrive direct sur les pieds, et ça ventile non stop. Encore une fois, le rodage y est peut être pour quelque chose, mais le cadre était bouillant (l'essence est dedans, comme sur la XB, alors que sur cette dernière je n'ai pas du tout ce problème là)

2) les défauts de jeunesse

Le 1125R est un modèle très récent chez Buell. Connaissant un peu la marque, je ne me risquerais pas à essuyer les plâtres. Ainsi voici une liste de ce que j'appellerais "défauts de jeunesse" qui devraient être résolus sur les prochains modèles, Buell ayant une politique qualité assez élaborée en général.

  • Finitions: cables qui se baladent, mauvais assemblage de la bulle, montant de rétro en 2 parties avec une marque trop grossière au niveau des assemblages, comme sur les Kinder , indigne d'une machine à 12.000€
  • Mêmes commodos que les S1, X1 et XB!!! c'est pas possible! Ils sont horribles et préhistoriques : pitié, on n'en veut plus!
  • bouchon de réservoir sans charnière: la loose complète, comme sur les XB d'ailleurs: Mr Buell, le bouchon on le met ou quand on fait le plein? C'est bon Gaston, je ne veux pas savoir ta réponse...

 

Bilan

c'est une vraie sportive. Force est de constater que si Eric Buell voulait une vraie RR, la voici avec du poil aux pattes, son coté malpolie et son drop au derche à tous les régimes. 
Le moteur pousse plus qu'un V60 car il est plus rempli partout, on croirait presque un 3 pattes. Imaginez un Twin de 1125cc qui rupte à 11.000 tours sans jamais s'arrêter de souffler sa hargne!
Il y a une partie-cycle de rêve, Buell est toujours aussi fort pour cela, comme Buell est fort pour "chier" sa copie sur certains périphériques. Globalement, un millésime excellent, mais un peu jeune. Je casserais bien le cochon dans 1 ou 2 ans, lorsque la gamme aura écumée ses défauts de jeunesse.

Allez Eric, encore un petit effort, elle est vraiment pas mal cette machine! 

La sortie de la version "café racer" 1125CR avec le meme moteur (et meme puissance) mais une transmission courte en septembre prochain laisse présager d'un dragster sauvage!

Buell 1125R vue pilote

Essai rédigé par Ouhdaniela

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