Quel look ce Softail Slim ! Dans la plus pure tradition des Bobbers des années 40, je dois avouer que cette machine m'a réellement fait de l'oeil et fait partie des dernières prétendantes pour le choix de ma future. Je vous rassure, je vais tout de même tenter d'être objectif vis à vis de ce compte-rendu.
Tour du propriétaire
Ceux qui pensent qu'une Harley c'est du chrome à profusion se trompent, même si c'est vrai pour certains modèles, il faut bien l'avouer. Concernant le Softail Slim, ici, c'est le noir qui domine et n'étant pas fan de l'abus de chromes, je dois dire que ça me plait. Alors déjà, c'est quoi un Bobber? Il s'agit tout simplement d'une machine épurée et dont les artifices ont été retirés. Dans notre cas évidemment la moto n'est pas simplifiée à l'extrême, mais on se rapproche nettement de l'esprit "Un moteur, un guidon, et roule". Tout d'abord, la machine est une monoplace, ce qui contribue grandement à son look. Oui, je sais, celle de mon essai était bi-place, il s'agit d'accessoires incluant le pouf passager, le sissy bar, et les repose-pieds passager. Si ces artifices ne la rendent pas laide, la version monoplace d'origine est à mon sens plus esthétique et colle mieux à l'esprit Bobber. Et puis ceux qui veulent rouler avec un passager pourrons simplement s'orienter vers un Fat Boy tout aussi réjouissant (essayé également ici) ,et offrant des sensations de conduite similaires.
Bon, le look, c'est une question de goût alors je ne vais pas y passer des heures. Concernant l'équipement, cette machine est équipée du fameux système keyless de chez Harley : pas de clé de contact, juste un transpondeur à garder dans la poche. Celui-ci désactive également l'alarme de série. Le tableau de bord et simpliste d'apparence, mais la petite fenêtre à cristaux liquides affiche des infos pratique comme le rapport engagé, le régime moteur et le nombre de kilomètres restants avant la réserve. On notera également le faux bouchon de réservoir de gauche qui abrite la jauge d'essence bien pratique.
Partie cycle
Je vais commencer par exprimer mon mécontentement vis à vis des essais presse que j'ai pu lire ça et là. Certains magazines annoncent une moto qui frotte à chaque virage et présentent ça comme si ça pouvait être dangereux ou frustrant. C'est d'ailleurs le cas pour la plupart des essais Harley... A force de lire ça, je me disais qu'Harley finalement ce n'est peu être pas fait pour moi. En réalité oui, une Harley ça frotte facilement si on la titille... mais ça n'a rien de gênant. A croire que certains journalistes basent leur essai sur les spécifications techniques en priorité plutôt que sur le ressenti global. Alors certes il faut savoir rester neutre mais tout de même sur une Harley, le plaisir n'est pas le même que sur une autre moto, et je parle en connaissance de cause puisque je viens de diverses routières, hypersports et roadsters. Non, quand on enfourche une telle machine, l'envie de faire une trajectoire parfaite et une bonne prise d'angle disparaît totalement. Ca n'empêche pas la moto d'être parfaitement maniable et agréable dans les virolos. Pour avoir pu l'essayer sur une portion qui tournicote, c'était un plaisir que d'enchaîner les virages en la balançant d'un angle à l'autre et en savourant à vitesses légales. La bête fait tout de même 320 kg, donc attention pour les manoeuvres à l'arrêt, mais une fois en route, ce poids s'oublie immédiatement. A ceci s'ajoute une position très agréable, assez dans l'esprit Fat Boy d'ailleurs, avec la délicieuse sensation d'être sur une moto old school. Un reproche concernant la selle, trop ferme à mon goût, ce qui est dommage car les autres modèles Harley que j'ai essayer étaient mieux lotis de ce coté. Il faudra voir si ça ne grève pas le confort sur une grosse balade.
Coté freinage (doté de l'ABS de série), le simple à disque à l'avant est un peu léger, il ne faudra pas hésiter à tirer fort sur le levier en cas de besoin. En roulage normal, le frein moteur prononcé épargnera les plaquettes et vous donnera également de bonne sensations de "moto d'homme" ('me tapez pas les filles, c'est une image !).
Moteur
On retrouve le fameux 103B du moment, un bicylindre de 1690 centimètres cubes équipé de balanciers d'équilibrages destinés à éviter les grosses vibrations. Je l'ai déjà dit pour l'essai du Fat Boy : j'ai préféré ce moteur à celui des Dyna (la gamme Dyna ne dispose pas de balanciers et privilégie les vibrations). J'ai pourtant toujours aimé les motos "viriles" et à fort caractère, mais je trouve que c'est trop accentué sur les Dyna. Avec ce 103B, il ne reste que les bonnes vibrations, ce qui permet à mon sens de mieux savourer le moteur. Un moteur d'ailleurs ne distille que très peu de bruits mécaniques parasites, ce qui contribue grandement au plaisir des oreilles. La version essayée était équipée de silencieux Sebring, trop bruyants à mon goût, mais décuplant la voix mythique de ce moteur. Les mêmes silencieux en moins prononcé, et je prends !
Coté comportement, celui-ci reprend sans broncher dès 1500 tours, voire un peu en dessous même, et c'est tout bonnement un régal que de cruiser en sixième. La puissance est certes limitée par rapport au poids de l'ensemble, mais vous n'aurez pas de mal à doubler une voiture qui bouchonne devant et le moteur tire suffisamment sur les bras pour ne pas se sentir frustré. Il faut dire que la position aide bien à avoir de bonnes sensations, pas besoin de 150 chevaux pour savoir que l'on a un monument entre les jambes.
Conclusion
Harley, c'est différent de tout ce que j'ai pu essayé auparavant : de grosses sensation à basse vitesse, un plaisir un peu vintage, une âme. Je ne saurais qu'inviter les plus réticents à en essayer une, il n'y a réellement que comme ça que vous saurez si vous aimez ou pas. Les concessionnaires ont plusieurs modèles à l'essai et pour ma part j'ai pu enchaîner un Dyna et un Softail dans deux concessions différentes, sans dépôt de caution.